Reconstruction des états antérieurs de monuments de Karnak

Les recherches menées dans le cadre de la thèse DIAPOS visent à apporter, via une appréhension nouvelle des données d’archives, des connaissances sur l’histoire moderne de deux monuments de Karnak (la Chapelle Blanche de Sésostris Ier et le Kiosque de Taharqa) pour en faciliter l’étude interdisciplinaire et la conservation. Soutenu par la Fondation des Sciences du Patrimoine, en partenariat avec le CFEETK (UAR 3172) et l’INHA, la thèse est codirigée au sein du laboratoireHéritage/s de CYU (UMR 9022) et du laboratoire du MAP-MAACC (UMR MAP 3495). La problématique principale porte sur la mise en place d’un protocole d’utilisation des photographies d’archives (toutes techniques, supports, formats) en photogrammétrie, couplées aux plans-relevés pour la reconstruction 3D.

Une première mission de terrain a été dédiée en mai-juin 2021 à la sélection des photographies d’archives utilisables dans le cadre de notre étude et conservées au Centre Franco-Egyptien d’Etude des Temples de Karnak, pour les reprographier.

Les clichés numérisés lors des campagnes de numérisation 2000-2013 et dont l’état de conservation ne permet plus la manipulation ont été intégrés sur une série spécifique des protocoles de tests, pour évaluer l’impact des modifications apportées par les opérateurs via le logiciel de l’appareil de numérisation.

De premiers résultats ont été obtenus dans les séries de tests avec le logiciel ©Agisoft Metashape sur des éléments d’architectures de la Chapelle Blanche à partir de clichés de 1985. L’essentiel des manipulations ne peuvent être laissé à charge de la semi-automatisation du logiciel et de nombreux points de références doivent être ajoutés.

Orthophotographie d’assemblage à partir de photographies d’archives et photographies numériques avec points de référence.

Un article paru à l’occasion du symposium Arch3D en mars 2022 présente des éléments de la recherche (Bontemps et al. 2022).

Orthophotographie de l’architrave D2 de La Chapelle Blanche à partir de six clichés d’archives et deux clichés numériques.

Le manque de recoupement des photographies d’archives ou leur absence totale pour certaines parties des deux monuments étudiés nous invite à réfléchir pour la suite aux méthodes de reconstruction de ces zones, par l’ajout de photographies numériques ou la reconstruction 3D via logiciel à partir des plans d’architecture.

L’objectif est de réaliser ce processus de reconstruction pour chaque étape majeure de la conservation des deux monuments afin d’éclairer l’évolution des altérations et anciennes restaurations.

Crédits images : Tous droits réservés © (Laura Bontemps/Map-Maacc/Héritages)